Ce titre va peut être vous surprendre, mais il y a du silence dans une séance d’art-thérapie. N’est elle pas une thérapie non verbale, qui passe par le geste, la trace, la production ? D’abord le silence du cabinet, la pièce est neutre et blanche, pour que le patient puise se plonger dans sa vie intérieure, démarrer un travail d’introspection, se mettre dans sa bulle, se connecter à ses émotions, à ses sensations et à sa vie fantasmée. Le silence permet la libre association d’idées. Le silence du cabinet est essentiel. Puis celui du thérapeute, qui écoute son patient peindre et parfois parler. Dans cette posture de neutralité bienveillante, de réceptivité et d’empathie. Enfin celui de la personne, chacun parle à son rythme, par intermittences, tout au long de la séance, juste au début ou simplement à la fin. Elle s’exprime librement, sur ce qu’elle souhaite et autour de la production. Ce silence est toutefois habité par la mise au travail et en mouvement, par les présences des deux personnes, par des regards et postures. Dans une vie dynamique et bruyante, ce silence est d’or car rare et précieux. Aucun silence ne ressemble à un autre. Il y a une infinité de qualités, de sens et de vécus. Ce silence peut paraitre pesant, inconfortable, angoissant, faire peur, créer un mal être, stressant et culpabilisant. Au contraire confortable, réconfortant, enveloppant, reposant et fécond. La présence partagée sans mots favorise un espace d’imagination et de projection, ouvrant la porte à des sensations disparates et à toutes sortes d’émotions. C’est un silence d’accueil et d’accompagnement.
guillemettelorin
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