A l’hôpital Sainte-Anne, à Paris, où j’ai fait mes études, des patients souffrant de schizophrénie étaient indiqués en ateliers d’art-thérapie arts-plastique. La schizophrénie est une pathologie psychiatrique chronique assez complexe qui se traduit par des symptômes variables, comme des délires et des hallucinations mais aussi par un isolement social et relationnel et des difficultés cognitives. En pratique, elle peut être très différente d’un patient à l’autre, selon la nature et la sévérité des différents symptômes qu’il présente. La pratique d’une activité artistique permet à la personne, en plus d’une valorisation personnelle, l’expression de son univers intérieur parfois difficilement accessible par le langage. Une des patiente que j’y ai rencontrée, étant suivie depuis plusieurs années dans cette unité, et avait par ailleurs développé de grands qualités en dessin. Des recherches menées en Angleterre montrent une efficacité dans l’engagement relationnel et progressif avec un art-thérapeute, qui parait moins menaçant que la thérapie traditionnelle seulement verbale. Selon les auteurs (Patterson, Debate, Anju, Walter et Crawford, 2011) cette approche est vue par les patients interrogés comme « rassurante ». Ainsi la communication se fait par la médiation, et lui permet d’avoir un lieu (le cabinet d’art-thérapie) où il peut être plus ouvert à explorer et partager des expériences parfois difficiles à verbaliser. Cette approche de l’art-thérapie a aussi ses limites et n’est pas adapté à tous les sujets. Elle est en général proposé en hôpital de jour, et la prise en charge évaluée par le psychiatre et proposé et décidé conjointement avec le patient.
guillemettelorin
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